Test de Yoshi’s Woolly World

Publié le : 13 novembre 20178 mins de lecture
Quasiment deux ans et demi. C’est le temps qui se sera écoulé entre l’annonce du jeu (Nintendo Direct de Janvier 2013) et sa sortie officielle européenne. Un bon gros silence radio d’un an et demi avant de revoir le jeu à l’E3 2014, un opus 3DS, une année avec quelques images, des trailers et un Amiibo entre temps, l’heure est enfin venue de tâter le Yoshi en ces temps moroses.

La laine fraiche

Évidemment, ce qui a immédiatement frappé, c’est la direction artistique du titre. Développé par Good-Feel, Yoshi’s Woolly World est dans la lignée artistique de Kirby : Au fil de l’aventure. Si certains voyaient au départ également une influence tirée de Yoshi’s Story, soyons clairs pour la structure du jeu : c’est du Yoshi’s Island tout craché, si on excepte l’absence de Bébé Mario. Aussi bien dans le but du jeu (jeu de plates-formes classique, avec pour but d’atteindre l’anneau de fin) que dans les items à récupérer. Les étoiles sont remplacées par des cœurs, les pièces rouges par les tampons Miiverse (il y avait 20 pièces rouges auparavant ; il y a 20 tampons Miiverse cachés dans les gemmes qui remplacent les pièces), on retrouve les cinq fleurs éparpillées et, petit supplément, cinq écheveaux de laine sont cachés dans chaque niveau. Leur utilité est simple: récupérer les cinq écheveaux de chaque niveau permet de sauver le Yoshi qui va avec. Et qui dit Yoshi’s Island tout craché, dit lancers d’oeufs en série et nuages cachés dans tous les recoins possibles et imaginables. Quand aux décors, on pouvait aisément craindre un Yoshi’s Island skinné à la laine comme les opus DS et 3DS l’ont été avant lui… Et effectivement, quelques décors ressemblent à ceux du Yoshi’s Island du passé mais heureusement, ils se renouvellent assez vite pour nous rappeler que l’on joue à un nouveau jeu ; le monde 3, par exemple, se chargera de vous convaincre de ça. Et tant que j’en suis à parler des bases du jeu, parlons du scénario : patatra à Tricot’île ! Le méchant Kamek a fait exploser les Yoshi en cinq, les a transformés en écheveaux de laine sauf deux – par facilité scénaristique – et les perd tous en cours de chemin. Classique, mais qui en attendait davantage ?

Des niveaux cotons

Et la ressemblance avec les « Island » va jusque dans le contenu : six mondes de huit niveaux chacun, plus un niveau caché dans chacun des mondes. Un panel de 54 niveaux vous attend donc, soit l’exact nombre de niveaux que l’on retrouve dans Yoshi’s Island et Yoshi’s New Island, même si le jeu se pare de bonus supplémentaires. En ligne droite, le jeu vous prendra donc une petite huitaine d’heures, ce qui est dans la lignée des jeux de plates-formes Nintendo, même si il faut admettre que ce n’est pas spécialement long. Mais là encore, comme ses aînés, tout le sel du jeu se situe dans les objets cachés. Soyons clairs : le nombre de niveaux que vous finirez à 100% dès le 1er passage se comptera vraisemblablement sur les doigts d’une main. Le jeu s’explore, GamePad en main (ou Wiimote, manette classique ou encore manette pro), pendant de longues minutes. Court en ligne droite, le joueur aguerri et amateur de fouille passera presque dix minutes voir un quart d’heure dans chaque niveau pour être sur de ne rien rater. Mais si sauter sur une plate-forme qui bouge nécessite trop d’efforts pour vous, Good-Feel a largement pensé à vous.

Besoin d’aide ?

Un mode « Relax » est accessible (ou au contraire peut être enlevé) à tout moment. Yoshi se dotera alors d’une jolie petite paire d’ailes et se chargera d’éviter de poser un pied au sol. Marcher ? C’est pour les gueux ! Et si ce n’est pas assez, vous débloquerez des badges au fur et à mesure du jeu, qui se monnaient pour quelques joyaux. Ainsi en mode relax, vous aurez droit à un badge qui vous fera carrément sauter un niveau, rien que ça. Mais aussi, pour tous cette fois-ci, d’autres badges vous permettront d’avoir une attaque rodéo plus puissante, une immunité au feu, de ne plus tomber dans le vide et j’en passe. Petite cerise sur le cake au chocolat : par moment vous pouvez utiliser un badge gratuitement, des fois qu’il n’y ait pas assez de joyaux dans le jeu à votre goût. Toutes ces aides sont optionnelles mais nous rappellent quand même que le jeu se destine à tous les publics, des fois qu’on ne l’avait pas remarqué avec l’absence de compteur de vies. Mais quand un jeu est carrément vendu en collector avec une peluche, on ne s’attend pas à une difficulté à la Super Meat Boy. Parlons-en de l’amiibo, qui s’illustre encore une fois par son inutilité légendaire. En scannant votre peluche sur le GamePad, une copie de Yoshi apparaît et vous suit alors comme votre ombre. Mais sa principale utilité reste encore de s’en servir comme « esclave » au cas où vous n’avez personne sous la main. En bref, 15 euros l’aide pour le mode solo. Mais c’est probablement, physiquement parlant, l’amiibo le plus réussi (et le plus doux) qui soit. Si, en revanche, vous avez un ami ou un conjoint, vous pouvez profiter du jeu à deux en coopération, loin des coups de traître de New Super Mario Bros U.

Pas parfait mais tellement mignon

Mais tout n’est pas rose au pays des Yoshi de laine. Excellent pour la recherche, ceux qui attendent des boss du niveau de Yoshi’s Island devront calmer un tant soit peu leurs ardeurs. Faciles pour ne pas dire ridicules (sauf un), deux d’entre eux se payent même le luxe d’être recyclés à plusieurs reprises. Si chaque niveau sait être unique au sein du jeu, c’est moins le cas en le comparant à d’autres jeux. Malgré cela, le jeu est doté d’excellentes séquences qui ne font à aucun moment regretter l’achat du jeu. Ainsi on a un niveau centré sur une descente en rideaux, une pyramide labyrinthique, une balade sur des « Oréos géants » et tellement d’autres choses. Même si les transformations de Yoshi, de leur côté, ne font pas partie des choses positives, chacune n’apparaissant que deux fois dans le jeu et coupant constamment l’action en plein milieu. Mais pas de quoi entacher le plaisir de jeu qui, à défaut de laisser bouche bée, remplit parfaitement sa mission qui est de nous détendre devant la console. Mais noter bien ceci : Yoshi’s Woolly World n’est pas un jeu qui se parcourt, c’est un jeu qui s’explore, un jeu où l’on doit tout fouiller pour vraiment ressentir la sensation d’en avoir profité et en ressortir satisfait.

Avant de développer Yoshi’s Woolly World, le studio Good-Feel a d’abord développé Wario Land : The Shake Dimension et Kirby : Au Fil de l’aventure, tout deux sortis sur Wii et disponible en téléchargement sur Wii U. Deux jeux de très bonne facture qu’on ne peut que vous conseiller si vous n’y avez pas encore joué.

Test de Yoshi’s Woolly World
Graphismes8.5
Son8
Durée de vie7
Jouabilité9
Points positifs
  • Aucun niveau ne se ressemble
  • Tout le monde peut y trouver son compte
  • Beau à regarder
Points négatifs
  • Transformations sous-exploitées
  • Boss pas vraiment mémorables
  • Jeux bonus ratés

8.5Très bon

Note des lecteurs: (1 Vote)

10.0

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