Test de The Legend of Zelda : Majora’s Mask 3D

Publié le : 13 novembre 201711 mins de lecture

The Legend of Zelda est une série à l’aura toute particulière grâce à son excellence mais également à ce qu’elle a offert aussi bien aux joueurs qu’aux jeux vidéo dans son ensemble. En 1998, après de multiples reports, sort enfin LE jeu Zelda de la Nintendo 64: Ocarina of Time. Sept années (au Japon) séparent donc sa sortie de celle de « A Link To The Past ». Rassasiés par ce jeu ayant tenu toutes ses promesses, les joueurs furent alors plutôt surpris lorsque l’année suivante fut annoncé Zelda Gaiden, à nouveau sur la Nintendo 64, alors qu’émergeaient déjà des rumeurs portant sur la future GameCube. Après quelques changements de nom, c’est en 2000 qu’arriva Majora’s Mask avec une mission particulièrement délicate: Faire à nouveau vibrer les joueurs après le très acclamé Ocarina of Time. Quinze années plus tard, sa mission n’a pas tellement changé, puisqu’il doit faire vibrer les joueurs sur 3DS après l’excellent remake d’Ocarina of Time.

Au bal masqué ohé ohé !

Sans avoir bouleversé le monde du héros au bonnet vert de manière radicale, Majora’s Mask reste quand même l’épisode qui, à ce jour et en attendant Breath of The Wild, a le plus bouleversé la série. Le fait que la princesse Zelda et le royaume d’Hyrule soient absents du jeu y est probablement pour quelque chose (bien que le pion ait déjà été damé par Link’s Awakening)… Mais c’est surtout l’ambiance générale du jeu qui lui permet de s’éloigner du reste de la série. Car que l’on se le dise, aucun autre épisode de la série The Legend of Zelda n’a la même atmosphère que Majora’s Mask. Une ambiance sombre, oppressante, entourant constamment le brave petit Link dans un monde méconnu : celui de Termina.

Le jeu commence un peu plus tôt, lorsque Link et sa jument Epona croisent le chemin de Skull Kid, bien décidé à leur jouer un mauvais tour. Ni une, ni deux, le malandrin désincarné vous vole votre jument et votre ocarina et, cerise sur le gâteau, vous lance une petite malédiction vous réduisant à l’état de Peste Mojo. Tout le savoir-faire de Nintendo fait déjà mouche puisqu’avec une petite introduction de cinq minutes, les bases de cet épisode sont déjà posées : l’ambiance malsaine de Termina et les transformations de Link. La rencontre qui suit (avec le vendeur de masques) n’est en réalité que le point de départ de l’aventure qui vous attend, puisque sortir de la tour déclenche alors l’ultime décompte: les 72 heures avant la fin du monde.

Dire ici que le temps est compté n’aura jamais été aussi vrai, puisque tout au long du jeu, un décompte (en bas de votre écran) vous informe du temps qu’il vous reste avant de faire un bisou d’esquimau avec la lune. Si sauver le monde n’est pas aisé dans le corps d’une Peste Mojo, ça ne l’est pas plus une fois redevenu humain et votre ocarina récupéré. Avec un petit bonus au passage : l’esprit de la Peste Mojo est scellée dans un masque, histoire de vous transformer à volonté sans contrepartie.

Trois jours pour sauver le monde

Bien évidemment, vous n’avez nullement trois jours pour finir le jeu sous peine de devoir le recommencer depuis le début. Grâce à votre ocarina fraîchement récupéré, un petit coup de chant du temps et c’est reparti pour un tour. Comme dans Ocarina of Time, votre instrument vous permet quelques petites folies : remonter le temps, se téléporter, faire tomber la pluie, ralentir le temps ou encore endormir des personnages. Bref, un véritable appareil multi-fonction qui vous servira tout au long du jeu (bien plus que dans Ocarina of Time où il servait surtout à appeler Epona et se téléporter dans les donjons).

Une fois équipé de tout cela, votre épopée peut commencer, avec pour point de départ Bourg-Clocher. Plus qu’un simple départ, il s’agira à vrai dire du lieu où vous serez le plus souvent présent, puisque vous y reviendrez à chaque retour en arrière dans le temps. La majorité des quêtes annexes y est également présente. Et dire qu’elles sont nombreuses serait un euphémisme, puisque toutes les remplir doit prendre autant de temps que de faire toute la quête principale.

Trois jours. Ces trois longues journées qui se répètent apportent un lot de complications qui a de quoi dérouter les joueurs n’ayant fait que les épisodes les plus classiques, tels que A Link To The Past ou Ocarina of Time. Vous souhaitez accéder au Ranch Romani au début du jeu ? Pas de problème, mais il faudra attendre l’aube du troisième jour. Vous souhaitez gagner un quart de cœur en accomplissant un défi chronométré soumis par le postier ? Pas plus de problème mais après la seconde journée il sera trop tard ! Vous voulez un plus gros sac de bombes ? Il est disponible à l’achat mais uniquement si vous aidez une vieille dame à une heure précise. Ce système s’accompagne également d’avantages plus subtils mais particulièrement agréables. Besoin d’argent ? Lecoffre de Bourg-Clocher contenant un beau rubis argenté se remplit à chaque retour dans le temps. Si vous avez toujours rêvé de remonter dans le temps pour jouer les bons numéros à la loterie, votre souhait est exaucé (même si cela reste de la monnaie virtuelle, désolé). Ce système des trois jours apporte tout son sel au jeu, même si en réalité il est davantage un plus-value pour l’univers du jeu et les quêtes annexes que pour la quête principale : le temps vous servira principalement d’ennemi.

Ce que le mage veut, le mage aura

Hélas, on sent que le temps de développement réduit du jeu original a laissé quelques petites traces. Le plus flagrant est le fait qu’une grosse partie des modèles physiques des PNJ d’Ocarina of Time a été repris tel quel, même si évidemment on retrouve des personnages inédits (notamment le bien-aimé Tingle). D’un autre côté, il est amusant de voir comment se comportent des personnages dans une version parallèle d’eux-mêmes. Le second point le plus flagrant est qu’il n’y a aucun item inédit, toute l’essence nouvelle de cet épisode est parti dans les pouvoirs des masques. Si certains objets ont un design différent (comme le grappin ou le bouclier), leurs fonctions sont identiques à celles qu’ils avaient dans Ocarina of Time. Enfin, le dernier point flagrant est probablement le nombre de donjons présents dans cet épisode. Avec un total mirobolant de quatre donjons, Majora’s Mask peut se targuer d’être l’épisode de la saga Zelda en ayant le moins. Toutefois, voyons le côté (extrêmement) positif : ils sont tous excellents et ont tous un très bon level-design, avec mention spéciale pour le temple de la Forteresse de Pierre, qui ne fait pas regretter le déplacement. De manière générale, tout le jeu est doté d’un impressionnant level-design, même si comme tous les jeux vidéo, il y a toujours un ou deux passages qui vous crispent le visage tant ils peuvent être agaçants quand ils durent trop longtemps. Dans le cas de Majora’s Mask, c’est probablement le Puits de Pierre et le Puits Vide qui useront vos nerfs… Le Puits Vide réussit d’ailleurs l’exploit d’être un des passages les plus faciles du jeu et les plus agaçants à la fois. Fort heureusement le remake 3DS a un petit peu allégé la charge, au milieu de multiples autres améliorations apportées à droite et à gauche.

Un remake de qualité mais sans vraiment d’ajouts

Pour les possesseurs de Nintendo 3DS dénués de Nintendo 64, de Wii ou de Wii U n’ayant pas fait le jeu original, ce remake est bien évidemment un indispensable puisqu’il propose tout de même de (re)découvrir un des meilleurs jeux de la Nintendo 64. Pour les autres, l’achat se justifie un peu moins puisque, hormis des modifications dans les combats de boss et des parties de pêche, le remake ne propose aucun vrai nouveau contenu. Il faut se contenter d’une belle refonte graphique et d’ajustements mineurs (même si manipuler la caméra avec le second stick de la New 3DS est un bonus très appréciable). Dans tout les cas, si vous ne l’avez pas fait, n’hésitez pas une seconde à tester un des meilleurs jeux du genre, un jeu qui a marqué ceux qui ont su l’aimer (il n’y a qu’à regarder toutes les théories qui existent au sujet de cet épisode). Il y a toujours un risque de ne pas accrocher, d’être dérouté par son rythme différent. Mais est-ce mal de se risquer à se lancer dans un grand jeu ?

Note: Le jeu est compatible avec tous les modèles de la gamme 3DS. La version N64 originale nécessite l’Expansion Pak pour fonctionner. La version N64 originale est également disponible à l’achat sur la console virtuelle Wii (pour 1000 points dans la Chaîne Boutique) et console virtuelle Wii U (pour 9,99€ sur l’eShop).

Test de The Legend of Zelda : Majora’s Mask 3D
Un monde unique, une ambiance particulière, des personnages attachants, un level-design excellent, une bande-son à la hauteur, un des gameplays les plus variés de la série… Majora’s Mask ne manque pas d’atouts pour séduire le joueur qui désire explorer son univers. Pas besoin du chant du temps pour s’y replonger avec plaisir, d’autant plus que la refonte graphique lui a fait le plus grand bien. Un immanquable qu’importe le support.
Graphismes9.5
Son9
Durée de vie9.5
Jouabilité10
Scénario9.5
Points positifs
  • Les masques et leurs possibilités
  • Des quêtes annexes à foison
  • Des donjons excellents
Points négatifs
  • Certains masques presque inutiles
  • Seulement quatre donjons

9.5excellent

Note des lecteurs: (3 Votes)

5.9

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