Test de The Legend of Zelda: Twilight Princess HD

Publié le : 13 novembre 20179 mins de lecture

Annoncé il y a plus de 10 ans lors de l’E3 2004, nombreux sont les joueurs qui se souviennent de l’impact qu’avait eu le trailer d’annonce de The Legend of Zelda : Twilight Princess. Ovationné par les joueurs, acclamé par les journalistes présents, ce nouvel épisode de la saga s’annonçait d’ores et déjà prometteur. Deux ans plus tard, le GameCube et la Wii accueillaient simultanément la dernière aventure de Link, signalant d’un côté la retraite de la première et de l’autre l’entrée en scène de la deuxième. Cette année, Nintendo ressort son hit dans une version remasterisée, agrémentée de quelques ajouts pour vous permettre de (re)découvrir cette aventure envoûtante.

Miroir, mon beau miroir…

Si la version Wii et la version GameCube proposent la même expérience de jeu, une seule et unique différence demeure : l’une est le reflet de l’autre ! Ainsi, tout ce qui est à droite sur GameCube passe à gauche sur Wii, et il en va de même pour Link, qui devient donc droitier. Pour comprendre cela, il faut s’adresser à Shigeru Miyamoto. Sur Wii, Twilight Princess utilise le couple Wiimote/Nunchuck l’une pour donner les coups d’épée, l’autre pour le déplacement et la visée des ennemis: les joueurs étant majoritairement droitiers, Nintendo a pris la décision d’inverser le jeu sur Wii pour ne pas les désorienter. Le problème ne se posant même pas avec le GamePad, la version Wii U fut développée à l’image de la version GameCube. Toutefois, il est possible de renverser le miroir une fois de plus en activant le Mode Héroïque que nous détaillons plus bas. Mise à part cette question, les 3 versions offrent la même aventure: on retrouve avec plaisir une prise en main toujours aussi intuitive, calquée sur celle de Ocarina of Time et reposant sur le principe de la fameuse visée Z.

Quand Okami rencontre Princesse Mononoké

L’histoire de Twilight Princess prend place des années après Ocarina of Time si on en croit la chronologie officielle de la série. Les aficionados de la première heure auront remarqué que cet épisode enchaîne les références à son ainé avec des lieux emblématiques comme le Temple du Temps ou le Village Cocorico. Nous retrouvons donc Link,  alors simple fermier dans le village bucolique de Toal. Cette charmante petite vie devient d’ailleurs un peu agaçante tant le début de l’action est lent. On est presque ravi quand la vie du jeune homme bascule lors de l’enlèvement de ses jeunes amis par une horde de monstres. Passée cette introduction longuette, le potentiel immense du jeu se révèle à nous. N’écoutant que son courage, Link part traquer les ravisseurs sans attendre. Trop tard, hélas, car il se retrouve immédiatement projeté dans l’obscur royaume du Crépuscule, une terre où toute forme de lumière est étouffée. Comme si cela ne suffisait pas, notre héros, du fait de son appartenance au monde de la lumière, se retrouve changé en loup ! Prisonnier de cette forme bestiale, Link fait alors la connaissance de Midona, un être malicieux dont l’aide se révèle très vite indispensable à votre progression. Outre ses précieux conseils sur vos nouvelles facultés, votre alliée mettra ses pouvoirs à votre disposition, que ce soit pour atteindre des hauteurs inaccessibles ou pour attaquer tous vos ennemis d’une seule et meurtrière attaque. Votre forme bestiale sera essentielle pour endiguer l’invasion des créatures de l’ombre en redonnant leur énergie aux quatre esprits de la lumière répartis dans le royaume d’Hyrule.

Peu à peu, vous dissipez les sombres nuages du Crépuscule, et  retrouvez au passage votre forme humaine, et force est de constater que Twilight Princess frappe un grand coup à ce moment précis. Une ambiance très particulière est créée par la fracture entre le monde de la lumière et le royaume du Crépuscule: ce contraste saisissant entre ces deux univers rend d’autant plus appréciable le retour à la lumière. Traverser et découvrir les régions d’Hyrule n’a jamais été aussi plaisant : du magnifique Lac Hylia à l’étouffant Désert Gerudo, en passant par les glaciales Ruines des Pics Blancs, sans oublier la vertigineuse Célestia, on ne peut que s’extasier devant la diversité et la beauté des différents lieux. C’est cette incroyable diversité qui amène un lot de donjons inédits, toujours aussi savamment organisés par les créateurs de la série, qu’ils soient construits dans un arbre, cachés au fond de la mer ou même dans le ciel. Ajoutons à cela les musiques et effets visuels impressionnants qui poussent la dimension presque bipolaire de cette aventure, semblant résulter d’un savant mélange de Princesse Mononoké et d’Okami.

Le cas de la version Wii U 

Jusqu’ici, tout ce qui a été dit concernait Twilight Princess : passons maintenant à Twilight Princess HD. On ne peut que se réjouir de ce lifting bien mérité et surtout nécessaire : adieu flou démesuré et textures baveuses, bonjour lissage et 1080p ! Beaucoup de détails ont été rajoutés aux décors, le tout bénéficiant d’une netteté optimale qui flatte la rétine. Hélas, le travail n’a pas du tout été poussé jusqu’au bout. Alors que le remaster de Wind Waker offrait une expérience digne d’un film des studios d’animation japonais, celui de Twilight Princess nous laisse vraiment sur notre faim quand on constate qu’aucun modèle 3D n’a été refait. Un choix plutôt fatal pour un jeu mettant en avant des graphismes bien plus réalistes que le sublime cel-shading de Wind Waker. Soyons clairs : ce jeu est une merveille de narration et de gameplay, magnifiée par une direction artistique brillante. Mais quand on sait que la version Wii U est une refonte des versions GameCube et Wii (vieilles de dix ans !), on ne peut s’empêcher d’être frustré devant tant de paresse sur le plan technique ! Heureusement, quelques ajouts sont apportés au jeu comme le nouveau donjon, calqué sur la Caverne de l’Ordalie, accessible en utilisant l’amiibo Link Loup.

Pour les amateurs de challenge, l’activation du mode héroïque, accessible dès la première utilisation du jeu, vous permettra de mettre vos réflexes à l’épreuve : les dégâts seront doublés et vous ne trouverez aucun cœur pour régénérer votre santé. Les plus téméraires pourront coupler ceci à l’utilisation de l’amiibo Ganondorf qui double également les dégâts, ce qui revient au final à les quadrupler ! À l’inverse, les moins rassurés pourront utiliser les amiibo Link, Zelda, Sheik et Link Cartoon qui rechargeront cœurs et flèches. Il y a évidemment l’utilisation du GamePad qui, en plus de d’afficher la carte du jeu, ne vous oblige plus à mettre le jeu en pause pour récupérer l’objet adéquat. Certains aspects ont été facilités : le nombre de perles de lumière à récupérer lors des phases en forme bestiale passe de 16 à 12. De plus, un nouvel objet fait son apparition, la lanterne spectrale, qui vous permettra de trouver plus facilement les âmes de spectres cachées un peu partout.

Malgré une remasterisation graphique plutôt paresseuse, l’époustouflante et ténébreuse aura de The Legend of Zelda : Twilight Princess ne pourra que vous séduire. Sa durée de vie exceptionnelle et son intrigue haletante (notamment sur l’évolution de la personnalité de Midona) vous promettent des heures de jeu délicieuses. Et n’oublions pas les traditionnels donjons de la série, qui n’attendent que de vous piéger avec leurs énigmes tordues et leurs monstres armés jusqu’aux dents. En développant ce remaster, Nintendo nous donne la possibilité de découvrir cette fabuleuse et obscure aventure, qui reprend dignement le flambeau d’Ocarina of Time et surtout de Majora’s Mask.
Graphismes8
Son9
Durée de vie10
Jouabilité10
Scénario10
Points positifs
  • Direction artistique grandiose
  • Exceptionnelle durée de vie
  • Diversité des environnements et des donjons
Points négatifs
  • Une refonte bien trop paresseuse
  • Un début un peu lent

9.4Enchanteur

Note des lecteurs: (7 Votes)

6.2

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