Test de Phoenix Wright Ace Attorney : Spirit of Justice

Publié le : 13 novembre 20177 mins de lecture

Si Ace Attorney était un être humain dans un bateau, il serait assurément dans un bateau plus proche du Titanic que d’une barque dans un lac paisible. Jeux originaux non sortis, puis portages DS traduits chez nous, puis 4e épisode sorti avant le 3e, puis jeu non traduit, puis jeu non sorti hors du Japon puis jeu non traduit uniquement en dématérialisé… Clairement, des séries ont connu des trajets plus paisibles vers nos contrées. S’il faut désormais faire une croix sur le fait d’avoir des jeux traduits et mis en boîte pour Ace Attorney, ceux ayant des affinités avec la langue de Shakespeare peuvent s’essayer à Spirit of Justice, 6e volet de la série Gyakuten Saiban (nom de la série au Japon) qui redore enfin le blason de la série après des 4e et 5e épisodes certes de très bonne facture mais loin de leurs illustres modèles (ou même de certains spin-off).

Un pays étranger plein de sympathie

Ainsi, on retrouve les trois avocats de l’agence de talent Wright, parés pour résoudre de nouveaux cas toujours aussi éloignés de la simplicité des cas traités dans « Faites entrer l’accusé« . Toutefois, les héros sont cette fois-ci séparés en deux équipes : D’un côté Phoenix Wright qui fait cavalier seul à Khura’in pour retrouver une vieille connaissance et qui va malencontreusement se retrouver confronté à des affaires de meurtre, de l’autre côté Apollo Justice et Athéna Cykes qui ne sont pas en meilleure posture puisqu’un simple spectacle de magie va se transformer en drame impliquant l’agence (au sens le plus littéral du terme) dans une affaire pas très joyeuse. Et évidemment cette affaire ne sera pas seule, puisque c’est en tout (comme d’habitude) cinq affaires (hors DLC) qui se mettront sur votre chemin… et il n’appartiendra qu’à vous de rétablir la vérité, et aussi de la faire sortir (dans le cas de la 2e affaire).

Apollo et Athéna s’aventureront en terrain connu, avec des affaires dans leur pays habituel qui impliquent des personnages toujours plus loufoques, avec notre bon vieux juge (qui ne vieillit décidément pas) pour présider des procès qui réservent leur lot de surprises comme toujours. Phoenix Wright, lui, a le malheur d’avoir atterri dans un pays où les avocats de la défense sont détestés par approximativement la totalité de la population, n’hésitant pas à hurler « Death! Death! Death! » pendant le procès parce qu’une de vos phrases ne leur a pas fait plaisir. Les trois, en revanche, seront confrontés à Nahyuta Sahdmadhi, procureur de Khura’in très attaché à trois choses : ses croyances, sa religion, et au fait de lancer son collier sur les avocats qui lui manquent de respect.

Trouver le possible dans l’impossible

Des affaires tordues avec des personnages tordus, ça se résout forcément avec des méthodes tordues, et Ace Attorney nous en a toujours proposé. Ainsi, on retrouve les verrous-psychés, qui apparaissent… à deux reprises, de tout le jeu. Pas plus exploité non plus, l’anneau d’Apollo (pour déceler quelques tics nerveux) ne fait pas plus de trois apparitions dans cet épisode, au même que le Mood Matrix d’Athena. En effet, à trop multiplier les séquences, aucune d’entre elles ne ressort vraiment souvent. Sans compter qu’il y avait une feature inédite à mettre en avant, et donc à ressortir plus souvent que les autres : la Divination Séance.

La Divination Séance, procédé qui se fait en deux étapes : d’abord la danse où Rayfa Padma Khura’in, prêtresse royale, danse en sautant dans les sens (nul doute que le public doit avoir une drôle de vue), puis la partie la plus intéressante, celle où les derniers instants du défunt apparaissent dans le miroir de l’âme, petit banc d’eau situé au centre de la salle d’audience. Cette étape se compose de deux choses : ce qui apparaît dans le miroir (à savoir ce que la victime a expérimenté avant sa mort à travers ses cinq sens), et l’interprétation que Rayfa Padma Khura’in en fait. Par chance pour nos héros, il se trouve que ces deux choses entrent souvent en contradiction, une aubaine qui vous rapprochera souvent de la vérité qui aurait été difficile de trouver sans. Nul doute malgré tout que certaines contradictions de la Divination Séance vous feront perdre quelques cheveux.

Toutefois, la qualité globale du scénario séduira les fans de la série, après un Dual Destinies assez avare en surprises. Hélas on peut souligner quelques bémols, notamment au niveau de la traduction. Premier point, le jeu n’est qu’en anglais. Second point, la traduction « Japonais => Anglais » a laissé quelques cicatrices, entre fautes d’orthographe pas toujours subtiles et modifications de sens entre la version originale et la version traduite. Notamment également qu’après des affaires 2 et 3 exceptionnelles, il y a un gros coup de mou dans le dernier tiers du jeu, la faute à une quatrième affaire soporifique et peut-être une conclusion qui manque de punch. Ce qui n’enlève rien au plaisir parcouru pendant près de trente-cinq heures, tout au long du jeu… Plaisir qui nécessite toutefois des compétences en anglais et 6794 blocs de libre dans votre carte mémoire.

Test de Phoenix Wright Ace Attorney : Spirit of Justice
Avec Spirit of Justice, l’histoire se répète: un jeu excellent, qui plaira à tout les fans, mais qui devront faire l’impasse sur une traduction en français et une belle boîte dans leur étagère.
Graphismes8.5
Son8
Durée de vie9.5
Jouabilité9
Scénario9
Points positifs
  • Les affaires 2 et 3 excellentes
  • 35 heures environ
  • Fan-service assuré, et personnages hauts en couleur
Points négatifs
  • L’affaire 4 plombe le jeu
  • Localisation vers l’anglais qui a laissé des traces, pas de localisation française
  • Prix des DLC abusifs

8.5Très bon

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