Test de Devil’s Third

Publié le : 13 novembre 20179 mins de lecture

Véritable « épouvantail » dans la ludothèque plutôt familiale de la Wii U, Devil’s Third aura suscité beaucoup de divergences entre les joueurs et les critiques. Pour ceux qui ont pu l’essayer, le moins qu’on puisse dire, c’est que le jeu ne laisse pas indifférent. Fruit d’un développement tumultueux, le soft était mal parti avant même d’être publié, son accouchement difficile a laissé des traces, et finalement tous ces éléments ont eu raison d’un éventuel succès, même si Devil’s Third avait quelques qualités à faire valoir. Explications:

Il était une fois Valhalla Game Studio.

A l’origine de Devil’s Third, il y a surtout un homme : Tomonobu Itagaki. Si ce nom ne vous dit rien, sachez que l’homme est le créateur de Dead or Alive et également des Ninja Gaiden des années 2000. En 2008, Itagaki quitte Tecmo afin de créer son propre studio de développement : Valhalla Game Studio. C’est ainsi qu’à l’E3 2010, le nouveau studio va présenter son tout premier jeu, prévu à la base sur PS3 et Xbox360: Devil’s Third. Malheureusement, les possesseurs des machines citées ne verront jamais le jeu. L’éditeur THQ qui devait publier le jeu a fait faillite, c’est Nintendo qui reprendra plus tard le projet, à l’instar de Bayonetta 2. Le jeu verra son moteur graphique changé en plein milieu de son développement pour s’adapter à la Wii U. Devil’s Third sort donc en août 2015, après plus de 5 ans de travail et  de changements de la part des programmeurs.

Des défauts qui sautent aux yeux, mais un jeu amusant.

Pour les joueurs habitués à jouer à des titres aboutis techniquement, Devil’s Third fait figure de jeu « daté ». Le héros se déplace la plupart du temps dans des endroits clos, pour les décors extérieurs, on aperçoit rapidement que ceux ci tardent à s’afficher et que le jeu n’est pas le plus beau de la Wii U, loin de la, pourtant certains niveaux sont plutôt agréables à parcourir, comme celui au Japon. On peut remarquer quelques bugs lors des combats au corps à corps néanmoins le jeu reste fluide en toute circonstance, que ce soit en solo ou en multi. Le soft est très gore, les finish move à la fin des combats sont particulièrement violents.

 

Le design des personnages est heureusement plus travaillé, lehéros et les PNJ sont relativement charismatiques, notamment le protagoniste, Ivan, véritable caricature hollywoodienne! Celui-ci a le physique de Vin Diesel et l’humour de Duke Nukem, pas sur pourtant qu’Ivan fasse l’unanimité auprès des joueurs.

Le scénario est assez limité, même si les développeurs ont essayé de construire une histoire et de détailler les relations avec les personnages, ce n’est pas pour ses rebondissements que vous vous souviendrez du jeu.

Pas pour le gameplay non plus, même si Devil’s Third procure un plaisir de jeu immédiat. Le soft est un TPS (jeu de tir à la troisième personne) très classique: on se déplace grâce aux sticks, Ivan peut se cacher, se mettre à couvert, glisser pour éviter les balles des ennemis. Les boutons X et Y permettent de donner des coups pour les combats rapprochés, enfin les gâchettes permettent l’utilisation des armes à jeu. A ce niveau, le jeu bascule en FPS lors qu’on vise, cela renforce véritablement l’immersion du joueur. Ce mélange des deux gameplay permet d’enchaîner avec aisance les combats d’autant plus qu’Ivan est aussi compétent que ce soit avec un fusil sniper ou une simple barre de fer.

A noter que l’achat d’une manette pro n’est pas nécessaire car le titre reste jouable avec cette manette et aussi bien avec le GamePad

Si l’armement est étonnement varié, avec autant d’armes blanches que d’armes classiques (fusil d’assauts, lance roquette), on ne peut pas dire la même chose du bestiaire. Les ennemis, notamment les soldats sont peu différenciés, on rencontre bien quelques monstres ou ninjas mais cela reste assez pauvre. D’autant plus que l’IA des adversaires est vraiment très limitée.

 

Le jeu est facile, on enchaîne les niveaux rapidement, on peut « foncer dans le tas » même si ce n’est pas recommandé quand c’est la première fois qu’on arpente les cartes, le jeu se révèle relativement impitoyable quand vous vous trouvez encerclé par les belligérants.

Petit aparté pour parler de la bande son. La musique est loin d’être désagréable, loin de la, celle utilisée pour le niveau au Japon est particulièrement bien travaillée et colle parfaitement à l’ambiance générale du jeu.  Rien à signaler de particulier sur les doublages ou les bruitages du soft.

Un online très complet mais vide.

La durée de vie solo étant très basse (10h de jeu), c’est tout naturellement que les joueurs se tourneront vers le multi. Ce mode de jeu est surprenant car peu de monde s’attendait à une telle abondance.

 

Le joueur dispose de plusieurs éléments pour créer son avatar et équiper son soldat. Au fil des victoire on collecte des fonds nécessaires pour upgrader son personnage. A l’instar des jeux mobiles comme Clash of Clan on peut, avec des euros cette fois ci, acheter du contenu exclusif, et il y a vraiment beaucoup de choix dans ce domaine.

Le mode siège retient particulièrement l’attention, car dans ce mode on peut rejoindre un clan pour affronter un autre dans une guerre de territoire et des objectifs à mener. Le joueur peut également s’immiscer dans un combat en tant que mercenaire! Le Gamepad s’avère très pratique pour plusieurs fonctions (chat écrit, cartes, affichages des informations diverses)

Mais tout ceci s’avère inutile tant que le jeu est déserté par les joueurs. Il est quasiment impossible de trouver une partie complète avec plus de 5 joueurs. On passe son temps a attendre une hypothétique connexion d’un adversaire. Pire encore, si vous aviez l’audace de créer un avatar et commencer à vous lancer dans les joutes, vous auriez toutes les peines du monde face à des adversaires aux niveaux élevés.

Le jeu est totalement déséquilibré, les participants ne sont pas trié par rapport à leur rang (comme sur Splatoon ou Mario Kart par exemple) ce qui vous permettrait de jouer contre des joueurs de votre niveau, non, à la place vous pouvez vous retrouvez contre des adversaires beaucoup plus forts, plus équipés, et qui prônent souvent l’anti jeu, avec des armes de jets comme le lance grenade : résultat, c’est très frustrant et totalement injouable.

 

C’est bien dommage car si le jeu pouvait tirer son épingle du jeu, c’est bien sur le online car avec une telle richesse, la durée de vie s’apparentait à un Call of Duty avec des centaines d’heure de jeu, mais pour cela il aurait fallu que le jeu trouve son public ce qui ne fut malheureusement pas le cas.

Test de Devil’s Third
Trop différent, trop violent, inadéquat au public de la Wii U, Devil’s Third avait très peu de chance de s’imposer sur la console de Nintendo. Son développement chaotique a fini par achever dans l’œuf le projet ambitieux de Tomonobu Itagaki. Ce dernier a eu beau défendre son oeuvre, celle ci est entachée de défauts, qui pour certains ont été rédhibitoires. Le monde des jeux vidéo est sans pitié, Devil’s Third a été critiqué copieusement alors que peu de personnes ont mis en avant son gameplay défoulant et un mode online étoffé. Résultat prévisible: un échec commercial, qui a lui valu la fermeture programmée des serveurs pour décembre 2016. Vraiment très regrettable !
Graphismes4
Son6
Durée de vie5
Jouabilité7
Scénario5
Points positifs
  • Un bon défouloir
  • Gameplay simple et efficace
  • Online complet
Points négatifs
  • Graphismes vieux de 5 ans au moins
  • Durée de vie très légère pour le mode histoire
  • Le online totalement déserté et disproportionné pour ceux qui restent

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